Au début ça ne ressemble à rien.
Un son strident, suivi d’une série de bégaiements électroniques puis un bruit blanc continu, puis une accélération vers un son saccadé dont la fréquence augmente rapidement, puis le silence.
Et un voyant vert qui dit « Online. »
Et à l’écran, des images, des textes qui apparaissent. La page se peuple, ligne par ligne la magie html transforme des codes en couleurs, en mots, en photo, en animation.
Il y a un truc révolutionnaire, le gif animé, c’est un petit fichier d’images animées ce qui donne un peu de vie à ces pages visiblement réalisées par des informaticiens.
Globalement, on sent l’influence de la PAO, les colonnes, les entêtes, les chapeaux, la typographie, les caractères gras, ou italiques… tout est là, sauf l’harmonie.
Sur Compuserve, on se croirait un peu sur une joyeuse foire où l’on veut tout dire sans rien dire. Heureusement, les liens hypertextes sont là, les mots soulignés sont cliquables et mène l’utilisateur vers d’autres pages, d’autres contenus.
Les informaticiens nous ont pondu un truc puissant, mais au potentiel limité. Une longue page devient vite indigeste et rares sont celles disposant de balises de navigation permettant de se promener verticalement dans le contenu.
L’utilisateur est guidé vers des contenus informatifs ou commerciaux. Rien de mieux, en terme de contenu, que notre flamboyant minitel, mais tellement mieux réalisé.
J’imagine qu’on va pouvoir visiter des catalogues, peut être commander par correspondance, publier des photos et découvrir des endroits, des musées… Hélas, il faudra attendre de nombreuses décennies avant de pouvoir transmettre un fichier média, une photo, une musique ou une vidéo.
Il en faudra aussi du temps, pour transposer tous les services actuels du minitel vers cette nouvelle plateforme. Et puis qui l’utilise ? Nous sommes sans doute quelques poignées de milliers à nous connecter sans vrai but.
Ah oui, aussi, je pense que pour le cul ça va marcher du tonnerre.
Bref, je suis resté toute la nuit à lire des news tantôt locales, tantôt internationales, en anglais, sur des sites obscurs avec des adresses impossibles, c’est coloré, c’est trop coloré.
Ca ne marchera jamais (non j’déconne).